Tout commence avec l’achat d’un journal de quartier…
À 25 ans, Pierre Péladeau ne se destinait pas au monde de l’édition. C’est par un heureux concours de circonstance que son amie Raymonde Chopin, qui allait par la suite devenir sa femme, lui apprend que le Journal de Rosemont, un petit hebdomadaire de quartier alors à l’agonie, était à vendre. N’ayant pas un sou, Pierre Péladeau décide d’emprunter 1500 $ à sa mère Elmire pour acheter son premier journal. Pour relancer sa publication, il lance un concours de beauté, « Miss Rosemont ». C’est un succès immédiat ! Nous étions alors en 1950.
Le Journal de Montréal : la naissance d’un fleuron
Souhaitant créer un quotidien, Pierre Péladeau profite du fait qu’une grève fait rage à La Presse pour lancer, en une fin de semaine seulement, Le Journal de Montréal. Le premier numéro parut le 15 juin 1964. En quelques jours, le tirage moyen atteint 80 000 exemplaires. Aucun nouveau quotidien n'avait fait son apparition dans les kiosques à journaux depuis plus de 30 ans au Québec. Puis, le conflit de La Presse vient à se régler. Le tirage du Journal de Montréal plonge à 10 000 copies par jour, et tombe en déficit.
Les collaborateurs de Pierre Péladeau lui suggèrent d’empocher les 100 000 $ de profit réalisé jusque-là et de fermer les portes. Esprit têtu, il a plutôt décidé de se battre pour poursuivre l’ascension de son Journal, afin d’atteindre l’équilibre budgétaire… sept ans plus tard !
Le plus grand groupe d’imprimerie du monde
Avant même la création du Journal de Montréal, alors qu’il était propriétaire du Journal de Rosemont et de quatre autres journaux de quartier, Pierre Péladeau décide en 1954 de devenir imprimeur pour être plus indépendant et… pour damer le pion à un concurrent ! Une décision qui l’entraîne du même coup à créer davantage de publications et à mettre sur pied son propre réseau de distribution.
En 1971, Pierre Péladeau fait son premier achat hors Québec en faisant l’acquisition de l’imprimerie ontarienne Graphic Web. Au cours des décennies 80 et 90, Imprimeries Québecor connaît une expansion phénoménale. En multipliant les transactions, Québecor s’implante d’un océan à l’autre du Canada, conquit les États-Unis et l’Europe, perce le marché de l’Amérique du Sud, en plus de s’implanter en Inde.
Pendant ce temps, portée par la volonté d’être totalement autonome dans ses activités, l’entreprise achète la papetière Donohue au Québec, en 1987.
C’est à la suite de l'acquisition de l’importante imprimerie américaine World Color Press, en 1999, que l'entreprise adopte une nouvelle dénomination traduisant ses ambitions : Quebecor World.
Imprimeries Québecor accède ainsi, à l’aube d’un nouveau millénaire, au premier rang mondial de l'imprimerie commerciale, exploitant plus de 200 imprimeries et ateliers, dans plus d’une quinzaine de pays, et ce, sur trois continents du monde. On parlait alors de l’empire Québecor !
La deuxième génération Québecor : à l’ère du numérique
À la suite du décès de Pierre Péladeau, son fils Pierre Karl prend les commandes de l’entreprise en 1999. Alors que l’entreprise vit de profonds bouleversements à l’aube d’un nouveau millénaire et de l’ère numérique, il effectue avec succès la transition des activités traditionnelles de Québecor vers la nouvelle économie.
Vidéotron : la voie de l’avenir
Pour former une entreprise globale de médias et de communication réellement intégrée, il nous fallait pouvoir contrôler notre propre réseau afin d’assurer la meilleure diffusion possible de nos contenus
En octobre 2000, Québecor franchit un point tournant de son histoire. À la suite d’une négociation semblable à une véritable histoire de conquête, elle parvient à acquérir le Groupe Vidéotron, alors chef de file de la câblodistribution au Canada, qui comprend également des actifs dans le domaine de la télédiffusion avec le Réseau TVA et dans l'édition de magazines avec Publications TVA. Pour ce faire, l’entreprise crée une nouvelle filiale, Québecor Média, qui s'associe avec un important partenaire financier, la Caisse de dépôt et placement du Québec.
La transaction aura un impact déterminant sur la compagnie, lui permettant de bâtir l’un des modèles de convergence, entre télécoms et médias, les plus solides du Canada.
Le pouvoir infini…du mobile
En 2010, une autre étape déterminante se réalise : Vidéotron lance son propre réseau de téléphonie mobile en un temps record. Grâce à un investissement majeur de plus de 2 G$, il devient ainsi le premier opérateur de nouvelle génération à intégrer le marché de la mobilité, face aux trois grandes entreprises détentrices des anciens monopoles en téléphonie. Une décision bien calculée et visionnaire à l’époque, considérant que Vidéotron Mobile est aujourd’hui la pierre angulaire de l’entreprise.
Les sports et le divertissement : un nouvel axe de croissance
Fidèle à son caractère de toujours vouloir se dépasser, Québecor cible, aux alentours des années 2010, un nouveau secteur de croissance pour l’entreprise : les sports et le divertissement. Cette stratégie reflète deux objectifs importants pour la Société qui désire diversifier ses revenus et offrir toujours plus de contenu original et exclusif à ses auditoires.
Le 1er mars 2011, Québecor est désignée par la Ville de Québec comme gestionnaire exclusif du futur amphithéâtre, et ce, pour une durée de 25 ans. Le Centre Vidéotron a ouvert ses portes le 12 septembre 2015.
Dans l’intervalle, Québecor réalise plusieurs acquisitions lui permettant de se tailler une place de choix dans cette industrie. Elle lance la chaîne spécialisée TVA Sports, qui est notamment devenue le diffuseur francophone officiel de la Ligue nationale de hockey au Canada. Elle acquiert Gestev, spécialisée en production et en gestion d’événements sportifs et culturels, en plus de devenir propriétaire de deux équipes de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.