Soutien à l’industrie des tournages cinématographiques

Québecor exhorte les partis politiques à prendre l’engagement de maintenir
le Crédit d'impôt pour des services de production cinématographique
 

Faisant écho aux propos d’un important producteur américain dans les pages d’un quotidien montréalais ce matin, Québecor exhorte les partis politiques à prendre un engagement formel en vue d’assurer la prévisibilité du Crédit d’impôt pour services de production cinématographique ou télévisuelle afin de soutenir le développement continu de cette florissante industrie au Québec.

Il y a maintenant plus d’un an que nous faisons sans succès des représentations auprès du gouvernement de Philippe Couillard. Tout ce que nous demandons, c’est la prévisibilité nécessaire pour investir quelque 40 M$ dans la construction de nouveaux studios chez MELS afin de mieux répondre aux besoins des producteurs qui cognent à notre porte et ainsi créer des centaines de nouveaux emplois. À défaut d’obtenir de telles garanties, les studios comme MELS sont à la merci de changements d’orientations gouvernementales – comme les coupes dans les crédits d’impôts aux entreprises effectuées en 2014 – qui viendraient réduire l’attractivité du Québec sur le marché extrêmement concurrentiel des tournages. Si nos gouvernements ont pu conclure des ententes écrites garantissant la pérennité de leurs crédits d’impôt à des entreprises étrangères dans le secteur du jeu vidéo, comme Ubisoft et Warner, quelles sont les raisons qui empêchent le gouvernement libéral de faire le nécessaire pour une industrie aussi importante que celle des tournages cinématographiques et télévisuels?

Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Québecor

Bien que l’industrie québécoise du tournage ait l’an dernier accueilli 23 tournages étrangers ayant entraîné des dépenses directes de 383 M$, une hausse de 28,5 % par rapport à 2016 et de 440 % par rapport à 2009, le Québec accueille actuellement seulement 11 % des tournages étrangers au Canada, comparativement à 62 % pour la Colombie-Britannique et à 23 % pour l'Ontario.

Or, pendant que l’offre de studios au Québec fait du surplace, le reste du Canada et le monde entier étendent la leur. Suivant son acquisition des studios Pinewood de Toronto en mars dernier, Bell a en effet annoncé des projets d’expansion de plus 170 000 pieds carrés, tandis que, ce mois-ci, des plans ont été annoncés pour construire les First Studios City, un projet de 100 M$ à Markham en banlieue de Toronto devant contenir le plus grand studio au Canada. C’est sans parler des nombreux investissements majeurs effectués à l’étranger, dont notamment ceux de l’état de la Géorgie qui, grâce à des installations comptant des millions de pieds carrés, attire maintenant des dizaines de productions importantes chaque année.

Il convient par ailleurs de souligner qu’une production étrangère choisissant de produire en Ontario plutôt que dans un studio québécois peut actuellement bénéficier d’un Crédit d’impôt pour services de production de 21,5 % (comparativement à 20 % au Québec) et d’un Crédit d’impôt pour les effets spéciaux et l’animation informatique de 18 % (comparativement à 16 % au Québec).


Compte tenu des retombées économiques significatives découlant des tournages étrangers, de leur effet très favorable sur la balance commerciale du Québec, de même que de l’importance culturelle de pouvoir compter sur une industrie audiovisuelle vigoureuse capable de faire vivre nos créateurs, acteurs, techniciens et artisans, l’urgence d’agir est évidente. On ne peut rester assis sur nos mains et laisser nos concurrents canadiens et étrangers nous damer le pion. C’est pourquoi, à la veille de cette élection, nous invitons tous les partis à fournir à l’industrie du tournage, comme elle l’a fait pour celle du jeu vidéo, la prévisibilité requise en prenant l’engagement formel de maintenir le Crédit d’impôt pour services de production cinématographiques pour la durée de leur prochain mandat  , a conclu M. Péladeau.

 

Liens rapides